Dans les coulisses : Galileo


Comment les idées te sont-elles venues pour ton EP ? 

Je me suis rendu compte que j’avais pas mal de chansons écrites et je me suis dit que je voulais les enregistrer donc j’ai fait un EP à ce moment là. Et pour le deuxième, je me suis dit que ce serait pas mal de compléter le premier qui n’avait que cinq chansons, pour terminer mon projet, avec l’idée d’utiliser des chansons très anciennes que j’avais composé et d’autres spécifiquement pour l’occasion, pour finir et boucler la boucle, et avoir dix chansons. J’ai toujours vu mes deux EP comme un seul album en fait, les chansons s’entremêlaient et se suivaient, pas forcément dans l’ordre des deux EP d’ailleurs. C’était un voyage initiatique d’un alter ego que j’ai appelé Galileo qui se rend compte qu’il ne fait que travailler et n’arrive pas à prendre de recul et finalement il a une prise de conscience : il est assez en colère; il part en exil sur une autre planète et il prend du recul, là bas il rencontre différentes entités qui lui font comprendre un peu le monde dans lequel il vit; et il revient plus apaisé, en paix avec lui même et avec le monde dans lequel il s’inscrit; et en revenant plus apaisé il trouve l’amour.

Comment as-tu appréhendé l’écriture  et la composition de l’EP ?

Ça fait quinze ans que je compose mais j’étais souvent en guitare acoustique et voix pour composer et puis il y a quatre/cinq ans, j’ai créé un groupe, donc on réfléchit les chansons pour des groupes plutôt que pour juste une guitare acoustique. J’ai donc deux types de chansons dans ces deux EP, soit des chansons qui viennent en fait de compos acoustique/voix où il y avait l’arrangement à faire, soit des chansons qui ont été composées justement pour être jouées en groupe, celles ci ont été plus facile à arranger, voilà un peu comment j’ai fonctionné. Et puis là je me suis dit, pour le deuxième EP, j’avais déjà deux anciennes chansons que j’avais très envie de refaire, pour le coup en acoustique/voix, mais je savais dans quelle direction je voulais aller et il me manquait trois chansons, j’avais les thèmes mais il me manquait deux ou trois chansons, donc je les ai écrites pour l’occasion, avec en tête l’idée de les mettre sur l’album.

Qu’est-ce que tu es venu chercher chez Nathan ? 

Comme pour le premier, en gros j’ai beaucoup joué tout seul et j’ai un peu joué en groupe mais je n’arrivais pas à trouver un groupe solide, avec des musiciens tous solides à leur niveau. En plus de ça j’avais en tête un truc assez spécifique, je ne voulais pas que ce soit une œuvre commune avec d’autres membres (rires) … c’était mon truc, c’était un peu mon bébé. Il fallait que je trouve quelqu’un qui m’aide pour la partie batterie et basse puisque moi les parties guitare je les maîtrisais pas mal, mais qui m’aide à minima pour composer la batterie et la basse et qui m’aide pour l'exécution puisque moi je ne suis pas musicien professionnel. La voix je voulais la garder pour moi c’était sûre, la guitare rythmique je voulais la garder pour moi, même si j’avais quelques lacunes et je sais que parfois il la fait mieux que moi. Moi, ce que je cherchais à la base c’était un multi-instrumentiste qui était aussi ingénieur du son, et si j’amais il avait des idées d’arrangements, c’était encore mieux. C’est là dessus que j’ai trouvé Nathan, un peu par hasard. 

Quels sont les thèmes que tu abordes dans ton EP ?

Il y a un thème assez basique, c’est l’amour, parce qu’il y a une des anciennes chansons que j’avais écrite qui était pour ma future femme à l’époque, donc j’ai voulu la mettre sur cet EP. Et il y a aussi le thème de la transmission et de la paternité puisqu’entre temps je suis devenu père, je savais en tout cas que j’allais avoir un enfant quand j’ai écrit les chansons. Donc il y a la transmission aux nouvelles générations, la paternité, il y a même une berceuse en français dans l’album qui est à la suite d’une chanson d’un père qui s’adresse à sa fille, en anglais. Il y a aussi le départ … j’avais besoin d’une chanson qui amorçait le départ vers l’exil qui avait été abordé dans le premier album, c’est une chanson qui s'appelle “Flying Away” : partir quoi, s’envoler, pour pleins de raisons qui sont propres à ce héro que j’ai appelé Galileo. 

C’est ton deuxième EP, qu’est ce qui a été différent par rapport au premier ? Étais- tu plus en confiance sur celui-ci ?

Carrément, il y a des choses que je trouvais qui n’avaient pas été assez bien faites sur le premier et donc je les ai corrigées. Par exemple je suis arrivé très très préparé, d’un point de vue exécution. C’est à dire que même moi en avance j’avais fait de la pré-production, un arrangement quasi finalisé pour toutes mes chansons, j’avais déjà fait 90% du boulot. Après on est très vite passé sur la partie production, qui est la partie marrante où on doit trouver les effets ensembles, on détermine les choses, on utilise un ampli, puis en fait un autre, puis un autre … ça c’était sympa ! Pour le deuxième EP j’avais les idées beaucoup plus arrêtées sur la direction que je voulais prendre, et donc j’ai pu travailler avec Nathan juste sur l’interprétation de ces directions. Je savais ce qu’il était capable de faire, ce que moi j’étais capable de faire, donc c’était beaucoup plus facile. On s’est moins retrouvés dans des impasses, la première fois parfois il me proposait pleins de choses et c’était difficile de coller exactement à ce que j’avais en tête mais c’était juste un ressenti, je n’avais pas fait le travail suffisant, assez en profondeur, puisque je n’avais pas les connaissances, et la deuxième fois je savais quels sons je voulais. 

Musicalement, est-ce que tu aurais une inspiration en particulier ? 

Du rock alternatif anglais je dirais, enfin j’ai pas mal d’influences, à la fois du hard rock qui m’inspire … Il y a Led Zeppelin, les “Guns” beaucoup … Après c’est plus des années 80/90 qui m’inspirent … Et après je vais avoir un certain nombre de groupes assez récents, il va y avoir Muse, Coldplay même, sur leurs premiers albums, avec des ambiances assez sympas. Des groupes un peu moins connus aussi, je suis pas mal influencé par Myles Kennedy, c’est vraiment un mec que j’aime beaucoup. Un groupe anglais UK qui s’appelle Biffy Clyro, qui est assez brut de décoffrage et qui moi m’inspire beaucoup, et puis j’ai aussi mon petit péché mignon qui est Thirty Seconds to Mars, c’est du rock un peu émo, moi j’aime pas mal ça (rires). Et puis Queen que j’ai oublié de citer ! (rires)

Si tu devais choisir un morceau qui te représente le plus parmi ceux que tu as composé, lequel serait-ce ? 

Je dirais “That’s all”, la ballade romantique d’amour que j’ai composé à 18 ans quand j’ai rencontré ma femme, c’est celle où j’ai le plus passé de temps sur l’arrangement, même si c’est finalement la moins rock de toutes, c’est celle que j’aime le plus. 

Si tu voulais faire découvrir un artiste à ceux qui nous lisent, qui cela serait-ce ? 

J’en aurais deux, parce ce que les très connus ya pas forcément besoin de les faire découvrir, je mettrais Biffy Clyro, ce fameux groupe écossais qui envoie beaucoup, qui est assez brut mais qui est vraiment sympa, et Myles Kennedy, le chanteur qui accompagnait Slash, en solo il a fait des choses vraiment très belles, très sympa, et en groupe aussi, il a pas mal de groupes différents. C’est deux artistes qui gagnent à être connus. 

Qu’est-ce que tu aurais fait différemment ?

Franchement je ne crois pas que j’aurais fait quelque chose de différent. Après c’est compliqué de gérer la post prod entre le mix et le mastering, c’est à dire qu’on passe énormément de temps au mix avec Nathan parce que moi je suis hyper pointilleux sur ce que je veux, et ensuite au mastering, ça vient aplatir un peu tout ça. Pourtant j’ai fait la session de mastering en direct cette fois ci, ce que je n’avais pas fait la première fois, pour justement être là pour guider, mais c’est un peu compliqué, par exemple, j’avais passé beaucoup de temps à ne pas mettre trop fort la guitare ou le piano sur “That’s all” et au mastering, parce qu’on a surélevé certaines fréquences, ce qui était très utile pour d’autres raisons, ça fait qu’à la fin le piano et la guitare sont hyper forts, ça je m’en suis rendu compte qu’après. C’est quelque chose qui est compliqué à gérer mais je ne sais pas comment j’aurais pu faire différemment. Sinon, quand tu as tout fini des fois tu te rends compte que certaines chansons fonctionnent un peu moins bien , peut être parce que les directions que t’as prises ne sont pas forcément idéales et ça c’est un boulot qu’il aurait fallu faire avec un producteur si on avait eu plus de temps, mais non finalement je ne pense pas que j’aurais fait différemment, j’ai essayé de faire au mieux avec ce que j’avais. 

Qu’est-ce que tu retiendrais de cette aventure que fût la production de ton EP ? Des moments forts, des anecdotes ?

Pleins de choses, j’ai fait ça pendant mes week ends et mes soirées, je ne suis pas à temps plein là dessus mais c’était vraiment une parenthèse, j’avais très envie de faire le deuxième parce que ça fait dix ans que je fais de la musique de façon plus intense, entre temps je me suis marié, j’ai eu un premier enfant donc j’avais envie de clôturer cette période de vie de dix ans de musique. Je n’ai pas vraiment d'anecdotes, mais ça s’est toujours très bien passé avec Nathan, on a bien rigolé ! Il n’y a pas eu trop d'accrochage, enfin même pas du tout, pas de déceptions, juste une grosse aventure !

Quelles sont les prochaines étapes de ton projet ?

Là je suis vraiment en pause, j’ai mis les EP sur spotify et sur différentes plateformes, le premier je m’étais mis une vraie pression, le deuxième je l’ai vraiment plus fait pour moi en me disant que c’était un peu la fin d’une histoire, on verra si ça marche ! Pour l’instant je compose d’autres choses mais en attendant je suis en pause, peut être que si je veux faire un album plus tard ça sera en français par contre, même si je trouve ça plus difficile de composer en français. 


Écrit par Elodie Robert le 27/07/22.

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