Dans les coulisses : Coeur Bordélique


Comment les idées te sont-elles venues pour ton EP ? 

Cela fait des années que j’écris, depuis presque une trentaine d’années. J’avais déjà écrit un livre auparavant. J’ai décidé de tout reprendre et de l'adapter à la musique. Ces morceaux sont un mélange de beaucoup de choses : des textes que j’avais déjà écrit il y a longtemps et d’autres que j’ai conçu spécialement pour l’occasion de cet EP. Disons moitié-moitié.

As-tu eu une certaine appréhension pour la composition ?

Il n’y a un qu’un seul morceau avec lequel je suis venu avec une idée de mélodie. Pour les autres, c’est Nathan qui m’a proposé des musiques pour accompagner mes textes. Je n’avais pas forcément de références précises en tête. Pour certains morceaux, j’avais un esprit, des idées de style. Mais pas pour tous. En résumé, pour un titre, j’avais la mélodie en tête. Deux autres, je voyais le style que je voulais leur donner. Et les autres, j’ai laissé Nathan me proposer des morceaux.

Qu’est-ce que tu es venu chercher chez Nathan ?

Il y avait des textes que j’avais écrit depuis une trentaine d’années donc, et je voulais leur donner vie sous forme de chanson. J’ai décidé de mettre une annonce sur internet. Au début, je cherchais seulement quelqu’un pour les interpréter. Nathan m’a contacté, nous avons discuté et il m’a dit que ce serait plus intéressant si c’était moi qui les chantait. C’est à ce moment-là qu’il m’a aussi affirmé qu’il pouvait produire une musique en fonction de mes textes. 

J’ai beaucoup de mal à composer. Je joue de la guitare mais je ne sais pas composer. J’avais besoin de ses compétences. J’avais besoin de quelqu’un pour m’aider à transposer musicalement tout ce que j’avais écrit, pour trouver une mélodie, des airs qui collaient bien à mes textes.

Quels sont les thèmes que tu abordes au travers de tes textes ?


J’en aborde beaucoup. J’ai écrit un texte sur la rencontre amoureuse, un autre par rapport à ma mère, ou encore un autre sur le travail, plus précisément sur la difficulté qu’on peut trouver le travail en lui-même. Je conçois mes textes d’une façon assez philosophique. Je laisse paraître beaucoup d’ouverture au questionnement, sur l’existence, sur le travail, sur l’époque aussi.


Quel serait le morceau qui te représente le plus ?


Je dirais le morceau sur la rencontre amoureuse. C’est celle de ma compagne actuelle et moi. Le morceau s’appelle « Il y eu ce je ne sais toi ». Ce n’est pas forcément le titre qui me représente le plus, mais selon moi c’est celui qui est le plus abouti. Il me ressemble quand même parce que je fais souvent des jeux de mots, j’utilise énormément de doubles, voire triples sens. 

Je l’aime beaucoup parce qu’il symbolise aussi les deux facettes que je conçois de l’existence, quand on passe du noir au blanc. J’aime écrire sur les paradoxes de la vie, d’ailleurs le titre de l’EP sera Vital Paradoxe. Ce morceau est peut-être le plus représentatif de cette idée.

Quelles sont tes inspirations ?

Il y en a trois que j’aimerais citer qui sont toutes dans la même veine. Tout d’abord, Léo Ferré bien sûr. Il a inventé pas mal de choses. Mais je dirais aussi Hubert-Félix Thiéfaine. Il est vraiment très doué pour les paroles et m’a beaucoup apporté. Il a ce côté génial dans l’association des mots. Il y aurait aussi dans le même style Bernard Lavilliers.

Y aurait-il un artiste en particulier dont tu aimerais faire part aux lecteurs ?


Je re-citerai ici Thiéfaine. C’est un chanteur que les jeunes écoutaient beaucoup dans les années 70/80s, mais ça s’oublie vite, c’est dommage. Les jeunes d’aujourd’hui ne connaissent plus. Vous pouvez aller y jeter un coup d’œil, surtout si l’on aime la poésie dans la musique !

Y a-t-il quelque chose que vous feriez différemment pour votre prochaine EP ?

Pour un prochain EP, j’aimerais avoir plus de connaissances pour savoir comment se faire connaître sur internet, s’y démarquer. Je ne sais pas trop le faire. Apparemment c’est surtout important de faire de la scène, mais j’ai envie d’essayer avec internet. Je voudrais avoir plus de clés pour mettre en œuvre une communication plus musclée.

Pour toi, quelles sont les prochaines étapes maintenant ?

Faire des concerts, ou plutôt apprendre à en faire, parce que le problème est que je suis tout seul. Mon cas est assez particulier, je navigue entre concert solo et récital poétique. Je fais de la chanson parlée, je ne chante pas beaucoup. J’aimerais réussir à faire quelques représentations et voir si cela plait dans un premier temps. 

J’ai déjà fait des concerts mais en tant que guitariste. J’ai peu d’expérience en tant qu’interprète, surtout pour mes propres textes. Autant en tant que musicien, je m’en sors mais en tant qu’interprète voix, c’est nouveau. C’est assez angoissant, mais on va y arriver. Il faut que ça plaise aux autres mais aussi que ça me plaise à moi. Mais à priori il n’y a aucune raison que ça ne plaise pas (rire). 


Écrit le 04/07/2022 par Hélène Gauchon.

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